Un premier hôtel des Postes de style art-déco est construit à Brest en 1927 par l’architecte Georges Milineau, à proximité des anciennes fortifications de la ville. Entièrement détruit durant la Seconde Guerre Mondiale, il est reconstruit entre 1947 et 1950 par l’architecte Pierre-Jack Laloy, dans un style néo-régionaliste, dont le marqueur principal est l’emploi conjoint de béton armé et de granit massif en façade. Le bâtiment se déploie sur trois ailes avec un corps principal rue de Siam et deux ailes perpendiculaires, l’une rue Algesiras, l’autre place de la Liberté. L’ensemble forment ainsi un U autour d’une cour centrale partiellement couverte au rez-de-chaussée, par une toiture plate agrémentée d’un lanternon au centre : l’ancien centre de tri postal. Un porche situé dans l’aile Algesiras permettait aux véhicules d’accéder à la cour, puis au centre de tri pour assurer la gestion des arrivées et départs de courrier.
ANCIENNE POSTE DE BREST
TRANSFORMATION ET EXTENSION DE L’ANCIENNE POSTE DE BREST EN RÉSIDENCE SENIORS
La Poste Immobilier, ancien propriétaire de l’ensemble des locaux devenus trop grands pour les seules activités du groupe, a souhaité se séparer de la majeure partie du bâtiment pour ne conserver qu’un bureau de poste sur une portion du rez-de-chaussée. En tant que nouveau propriétaire, le groupe Acapace nous a confié un projet de transformation et d’extension de l’ensemble pour accueillir une résidence senior et proposer ainsi une offre de logements destinés à nos ainés, associés à des espaces communs d’accueil, de restauration, de partage et de convivialité.
La rénovation de l’existant ainsi que la création d’une extension contemporaine vont permettre de redonner vie au bâtiment de l’hôtel des Postes des années 50.
Nous avons placé les logements dans les trois ailes du bâtiment entièrement réhabilitées, afin qu’ils puissent bénéficier des grandes fenêtres existantes. Les espaces communs sont, eux, positionnés dans l’ancien centre de tri, privilégiant cette position centrale. Ils s’articulent autour d’un patio extérieur, ancien espace situé sous le lanternon dont la voûte trop fragilisée nécessitait d’être déposée. Nous avons néanmoins pu en conserver les tympans afin de rendre lisible l’ancienne volumétrie de cet espace, cœur névralgique de l’histoire du lieu. Afin de combler le manque de logements et d’offrir un espace d’accueil généreux, nous avons également imaginé une quatrième aile positionnée dans l’ancienne cour.
Le nouveau corps de bâtiment permet par sa position de créer une cour d’entrée accessible par l’ancien porche d’un côté, ainsi qu’un jardin clos, plus intime, accessible depuis les espaces communs de l’autre. Au rez-de-chaussée, un grand hall d’entrée entièrement transparent sépare physiquement les deux espaces extérieurs tout en offrant des connexions visuelles entre ces derniers et vers l’ancien centre de tri.
L’expression architecturale de cette extension, résolument contemporaine, s’insère avec cohérence dans l’ensemble. Le choix du béton armé et d’un certain rationalisme structurel rend hommage à l’architecture d’après-guerre. Au rez-de-chaussée, six poteaux rigoureusement positionnés sur une trame décollent le bâtiment du sol pour pouvoir accueillir le hall en continuité des espaces extérieurs. Ils supportent des murs de refends qui divisent à leur tour chaque étage en quatre appartements.
Cette disposition permet de libérer les façades de tout élément porteur : la façade nord derrière laquelle se trouve les circulations horizontales distribuant les logements est composée d’un mur rideau de pavés de verre, faisant écho à ceux de l’ancien centre de tri. Au sud, des petites loggias permettent d’offrir un espace extérieur à chaque appartement. Enfin un parement de bois recouvre les parties pleines et les sous-faces des loggias, on le retrouve également par endroit sur les façades de l’ancien centre de tri et son nouveau patio, réchauffant ainsi l’atmosphère du lieu, en cœur d’ilot.