En pleine période de Guerre froide, la maison de la RTF (radio-télévision française) est inaugurée à Paris en décembre 1963 par le Général de Gaulle. Elle est construite comme une forteresse pouvant émettre des sons en toutes circonstances. L’architecte Henry Bernard dessine le camembert le plus célèbre de la capitale dont l’organisation circulaire permet de créer des studios en forme de trapèze, respectant la bonne circulation du son. Ce bâtiment hors-norme, avec plus de 50 km de couloirs, est un lieu stratégique de communication préservé des regards, des bruits et des vibrations. Surnommée la Dame du quai de Passy, la Maison de la radio est inscrite au titre des monuments historiques en 2018 et est devenue en 2021 la Maison de la radio et de la musique.
CAFÉTÉRIA DE LA MAISON DE LA RADIO ET DE LA MUSIQUE
AMÉNAGEMENT INTÉRIEUR D’UN LIEU DE RENCONTRE DANS UN BÂTIMENT HORS-NORME
L’aménagement du foyer des artistes en cafétéria permet d’exploiter cet espace jusqu’alors peu utilisé afin d’offrir un nouveau lieu de convivialité aux usagers du bâtiment.
À la suite de sa labellisation « Patrimoine du XXème siècle » en 2016, il est devenu prioritaire de mettre en valeur l’ensemble des qualités architecturales de cette œuvre iconique. Nous avons été missionnés en 2018 pour concevoir un projet de restauration et d’aménagement intérieur correspondant aux besoins actuels et offrant plus de confort aux usagers de l’ancienne cafétéria qui était localisée dans un espace sombre et difficile d’accès. Notre intervention devait concilier plusieurs objectifs, créer de la cohérence entre l’espace et son usage, redonner l’ambiance majestueuse et ergonomique du lieu de l’époque, le tout en laissant s’exprimer l’historique mosaïque de Gustave Singier que nous avons restaurée la même année.
Initialement située dans l’agora, la cafétéria prend dorénavant place dans le foyer des artistes pour bénéficier de la lumière naturelle et créer un espace ouvert vers l’extérieur. Notre projet s’intègre dans les lieux avec une mise en avant de la perspective, du vide, de la lumière du jour et de l’architecture singulière de la pièce, offrant en moyenne 5 mètres de hauteur sous plafond. Le meuble central et le kiosque bar, dessinés pour s’inscrire dans la continuité du bâtiment des années 60, réemploient le vocabulaire de ces années-là, en s’inspirant des matériaux déjà présents à l’origine. Le volume d’inox, de résine minérale claire et de mélèze fumé, à la forme légèrement cintrée et aux angles arrondis, épouse parfaitement les contours du bâtiment circulaire dans lequel il est installé.