CHAPELLE DE WALCOURT

RESTAURATION ET RÉINTERPRÉTATION D’UN LIEU DE SILENCE

La chapelle a été construite en 1782 à l’emplacement d’un premier édifice daté du XVIe siècle dont il ne reste aucune trace. Bien que le nom de l’architecte ne soit pas connu, la chapelle de Walcourt s’inscrit dans cette recherche du caractère et du sublime qui caractérise l’architecture de la fin du siècle des Lumières.

L’apparente simplicité de son plan centré inscrit dans un carré est renforcée par la rigueur de composition des façades. La beauté austère du parement en pierre de Givet est surlignée par un entablement massif. Seuls les encadrements des portes en saillie sur le parement amènent un subtil jeu d’ombre. A l’intérieur, un parement de brique forme une seconde peau.

La chapelle Walcourt était une ruine abandonnée, perdue. On pouvait légitimement y créer un lieu dont l’utilité première était d’être « inutile », un lieu de silence et de lumière.

Après une première phase d’analyse reposant sur assez peu d’éléments susceptibles d’étayer un parti de restauration, nous avons choisi de restituer la volumétrie et l’espace intérieur, sans masquer la réalité d’une intervention contemporaine.

Le choix d’une charpente d’assemblage « à la Philibert Delorme » traitée avec des matériaux modernes (contreplaqués et clavettes inox) est guidé par le relevé réalisé au début du XXe siècle par Henri Deneux sur un ouvrage similaire, contemporain de la chapelle de Walcourt, situé au cimetière nord de Reims.

A l’intérieur, la nudité des murs de briques rappelle son statut de ruine et confère à l’espace une poésie « antique ». Les vitraux contemporains ont été imaginés comme des marqueurs ADN afin d’évoquer le parallèle entre la transmission génétique et celle du patrimoine bâti.